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Un potentiel agricole presqu'infini

Publié le 22 mai 2025 - Écrit par Pascal Rheault

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Une étude commandée par la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue confirme ce que plusieurs pressentaient depuis longtemps : notre région envoie plus d’argent à Québec que ce qu’elle reçoit en retour. En agriculture, cette réalité du désengagement gouvernemental envers les régions se fait aussi sentir. Québec a coupé certains programmes pourtant essentiels pour le développement agricole des régions périphériques.

Prenons le programme de drainage et de chaulage. Dans une jeune région agricole comme la nôtre, il s’agissait d’un outil fondamental pour améliorer la qualité de nos sols. Contrairement aux terres du sud du Québec, les nôtres étaient encore des forêts vierges il y a à peine un siècle. Ce programme était bien implanté, apprécié et utilisé par nos producteurs. Pendant que le Québec se retire de ces initiatives structurantes, l’Ontario investit des millions dans le drainage agricole du Nord-Est ontarien. À terme, ces investissements rendront leurs producteurs plus compétitifs que les nôtres. Voilà pourquoi nous continuons d’interpeller le gouvernement sur cette question.

Un autre exemple de cette iniquité se trouve dans l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales. Le Québec a créé une grille à quatre niveaux selon la localisation des entreprises agricoles. Résultat? Un producteur du Témiscamingue qui diversifie ses cultures recevra 120 $ par hectare, tandis que son homologue des Laurentides, pour une même pratique bénéfique pour l’environnement, obtiendra 266 $, soit plus du double. Comment expliquer une telle disparité, sinon par une volonté douteuse de favoriser certaines régions au détriment d’autres?

Lors de notre dernière AGA, nos délégués ont adopté une résolution réclamant un programme spécifique pour les 34 MRC dites prioritaires par le ministère de l’Agriculture. Les cinq MRC de l’Abitibi-Témiscamingue figurent sur cette liste. Ce n’est pas un caprice, c’est une nécessité. Cette proposition a par la suite été adoptée unanimement au Congrès général de l’UPA à Québec.

Pourquoi ne pourrions-nous pas obtenir des programmes spécifiques aux régions? Dans certains cas, le gouvernement distingue déjà les différents programmes. Par exemple, pour l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales. Le Québec a créé une grille à quatre niveaux selon la localisation des entreprises agricoles. Résultat? Un producteur du Témiscamingue qui diversifie ses cultures recevra 120 $ par hectare, tandis que son homologue des Laurentides, pour une même pratique bénéfique pour l’environnement, obtiendra 266 $, soit plus du double.

Je n’en démords pas. Il faut continuer d’investir dans nos entreprises agricoles, mais encore faut-il que le gouvernement soit au rendez-vous.

Chaque jour, je constate l’immense potentiel agricole de l’Abitibi-Témiscamingue. Nous avons des producteurs passionnés, talentueux, qui maîtrisent de mieux en mieux cette terre si particulière. Et pourtant, certains à Québec semblent encore percevoir notre territoire comme peu propice à l’agriculture. C’est faux. Nous avons appris à la cultiver, à la valoriser, et nous en tirons des produits de grande qualité. Certes, notre climat est plus rigoureux et notre saison est plus courte, mais notre agriculture s’y est adaptée et est prometteuse.

En terminant, je souhaite une excel-lente saison à tous les producteurs et productrices de la région. Votre travail est essentiel. Votre courage force l’admiration. Continuons à croire en notre terre.

Merci à tous et toutes!