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Une nouvelle menace plane sur l'agriculture

Publié le 14 décembre 2022 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Abitibi-Témiscamingue
  • Textes d’opinion

En 2010, 94 % des terres agricoles étaient achetées par des agriculteurs en Abitibi-Témiscamingue. En 2021, seulement 60 % des terres agricoles ont été achetées par des producteurs agricoles.

Depuis longtemps déjà, notre organisation sensibilise les représentants du gouvernement sur la question de l’accaparement des terres agricoles par des non-agriculteurs. On nous a déjà dit que l’on amplifiait le problème et de revenir lorsque nous aurions des preuves, des faits tangibles. Nous leur répondions que le jour où nous aurions des preuves, il serait trop tard pour faire marche arrière.

Eh bien, nous y voilà! La concurrence pour s’approprier les bonnes terres est féroce. Nous nous sommes souvent inquiétés des accapareurs étrangers, des grands fonds d’investissement et du reboisement qui menaçaient la vitalité agricole de la région.

Ajoutons maintenant le marché du carbone et cette course pour que les compagnies émettrices de CO2 puissent tendre vers la carboneutralité qui menace notre garde-manger et le gagne-pain de centaines de familles agricoles de la région.

Nous avons tous déjà entendu des promesses d’entreprises dire qu’elles deviendront carboneutres en 2030, 2040 ou 2050. Même les gouvernements du Québec et du Canada font de telles promesses. Par contre, derrière ces engagements nobles se cache une course à acquérir d’immenses territoires pour capter du carbone.

Lorsqu’un politicien ou des gens d’affaires parlent de carboneutralité, ils ne disent pas : « Mon entreprise n’émettra plus de CO2 ». Ils disent plutôt : « Je m’engage à capter autant de CO2 que j’en émets ».

La nuance est importante, car capter du CO2 exige d’immenses territoires, souvent boisés, sur de très longues périodes. Par exemple, pour compenser l’ensemble des émissions du Canada, il faudrait planter 3,1 milliards d’arbres. Chaque année! Et pour que le captage soit efficace, il faut que ce soit sur des territoires où il n’y a pas déjà des arbres. Nous constatons rapidement qu’avec une telle logique, nous manquerons rapidement de terrain.

Mais, pour l’instant, la pression est forte, car la course à la carboneutralité est déjà bien commencée. Bien entendu, les premières terres visées seront celles qui se vendent à meilleur prix. L’Abitibi-Témiscamingue étant reconnue comme un endroit où les terres sont encore relativement bon marché est évidemment au cœur de cette course à la carboneutralité.

La lutte aux changements climatiques est certes une urgence. Les producteurs agricoles sont bien placés pour le savoir, eux qui en subissent directement les conséquences. Par contre, la lutte ne doit certainement pas s’effectuer en reboisant les terres agricoles qui servent à nourrir le Québec. Il faudra sérieusement trouver une façon de protéger leur vocation agricole. Également, pourquoi les gouvernements ne soutiennent‑il pas davantage l’agriculture afin qu’elle réduise sa production de GES?

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