Les producteurs et productrices de la région se font entendre
Près de 300 producteurs et productrices agricoles de la région ont participé à la mobilisation « Stop à l’agriculture sous pression! » qui a eu lieu à Rouyn-Noranda, le 26 avril dernier.
Armés de près de 60 tracteurs, de camions et de plusieurs voitures, les producteurs ont défilé dans un convoi de deux kilomètres de long en faisant un maximum de bruit. Ils ont notamment circulé devant les bureaux du député de Rouyn-Noranda – Témiscamingue, Daniel Bernard. Celui-ci se trouvait d’ailleurs au bord de l’avenue Principale et a regardé le convoi.
Les producteurs et productrices ont également passé lentement devant les bureaux de La Financière agricole du Québec (FADQ) pour démontrer leur mécontentement.
Discours
Le convoi s’est ensuite réuni près de la plage Kiwanis du lac Noranda, située en face des bureaux régionaux du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.
Plusieurs discours ont étalé les différentes demandes des syndicats spécialisés et de l’UPA.
Les principales revendications sont de faire de l’agriculture une priorité du gouvernement, ce que nous ne ressentons pas depuis plusieurs années. Le président général de l’Union, Martin Caron, a notamment discuté de l’importance de mettre en place un bouclier anti-inflation afin de contrer la hausse des taux d’intérêt, qui frappe particulièrement durement en agriculture puisque la dette agricole a plus que doublé depuis 2010.
Une autre demande importante au niveau national consiste simplement à régler les dossiers de la saison catastrophique vécue en 2023, notamment la sécheresse en Abitibi-Témiscamingue.
La dernière demande urgente, en lien avec les mobilisations actuelles partout au Québec, est de réduire les normes règlementaires, ou du moins, ne pas ajouter de nouvelles normes.
Le président de la fédération régionale de l’UPA, Pascal Rheault, a mentionné qu’il était très content par la présence d’autant de producteurs et productrices de la région lors de la mobilisation, mais en même temps, il a exprimé sa déception de devoir en arriver là pour se faire entendre. « Si le gouvernement pense que c’est une minorité de producteurs qui est impactée par la situation actuelle, c’est vraiment faux », a-t-il dit.
Mobilisation 2024 : message aux productrices et producteurs agricoles de l'Abitibi-Témiscamingue
Le 26 avril dernier, des centaines d’entre vous ont participé à un rassemblement visant à exprimer aux gouvernements les inquiétudes et les espoirs du milieu. À l’instar d’autres régions qui ont amorcé cette mobilisation « terrain », votre message à cette occasion, empreint d’une saveur régionale qui vous est propre, était on ne peut plus clair :
- notre avenir est fragilisé plus que jamais en raison de pressions économiques, territoriales, climatiques et environnementales inégalées
- des solutions doivent être mises en œuvre rapidement pour que notre relève, nos terres agricoles, nos érablières, nos fermes familiales et nos forêts puissent continuer de nourrir sainement les Québécoises et les Québécois, habiter le territoire et participer activement au développement économique de nos régions.
À titre de président général de l’Union, je souhaite vous remercier d’avoir joint un mouvement qui prend de l’ampleur de semaine en semaine. Votre ras-le-bol est partagé par un nombre sans précédent d’agricultrices et d’agriculteurs de partout au Québec, et c’est pourquoi votre engagement est si important. Soyez fiers et fières de vous!
À l’aube d’une nouvelle saison des cultures, il est impératif de maintenir ce sentiment d’urgence en démontrant que la mobilisation du milieu agricole québécois est inébranlable et absolue. Cette détermination doit animer toutes nos interventions et tous nos échanges, surtout si les réponses des gouvernements tardent à venir et/ou ne sont pas à la hauteur de nos attentes. Il faut continuer de se tenir debout, de se faire entendre et d’être pleinement reconnus comme des professionnels de l’agriculture. C’est pourquoi je compte sur vous pour la suite des choses!
Solidairement vôtre,
Martin Caron
Président général de l’Union
Éditorial de Pascal Rheault
Consultez ici l'éditorial du président Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre
Revue de presse
La mobilisation des producteurs et productrices agricoles visait à faire connaître notre insatisfaction aux gouvernements, mais également à faire connaître la réalité des producteurs et obtenir l’appui de la population.
Sur ce dernier point, nous pouvons dire « mission accomplie ». Tous les médias de la région ont parlé et présenté des images de la mobilisation.
La campagne a eu un immense écho sur les réseaux sociaux, grâce aux multiples partages des producteurs présents. À moins d’être enfoui sous une roche, tout le monde de la région ou presque a entendu parler de la colère des producteurs agricoles et de leurs revendications.
Sur la page Facebook de la fédération régionale de l’UPA, plus de 51 000 personnes ont vu l’une ou l’autre des différentes publications relatant la mobilisation.