Le Québec est immense. D’une région à l’autre, le climat, la topographie et les types de sols changent. Trop souvent, les programmes du ministère de l’Agriculture sont les mêmes, que nous soyons en Montérégie, en Gaspésie ou au Témiscamingue. C’est contreproductif.
Il y a tellement peu d’argent alloué à l’agriculture au Québec comparativement à nos compétiteurs américains ou européens que nous devons au moins rendre chacun de ces dollars le plus efficace possible.
De plus en plus, nous parlons d’agriculture de précision avec des techniques et des cultivars adaptés à chaque situation, l’objectif étant d’accroître les rendements tout en économisant sur les intrants. Si nous faisons une analogie, des programmes mieux ciblés pourraient entraîner des retombées supérieures sans nécessairement coûter beaucoup plus cher.
Lors de la Rencontre annuelle des partenaires de la Politique bioalimentaire à laquelle j’ai participé, le premier ministre du Québec, François Legault, a plaidé pour que le Québec ait des régions périphériques fortes avec une agriculture dynamique et en santé. Ce discours était rafraîchissant et va dans le sens de mon engagement à l’UPA où je défends l’agriculture des régions.
Cela fait des années que nous réclamons des programmes adaptés aux réalités régionales. Mes prédécesseurs y ont également travaillé. Le fruit est donc mûr pour qu’il y ait de l’argent neuf dans des programmes spécifiques aux régions.
Développement essentiel
Du fait que nous sommes une région agricole plus jeune, les défis sont différents de ceux du sud du Québec. Par exemple, le drainage et le chaulage des terres agricoles en Abitibi-Témiscamingue sont essentiels pour une bonne productivité. Or, le programme qui était en place a été abandonné. Pour moi, c’est un non-sens.
Les études le démontrent, avec les changements climatiques et les besoins alimentaires qui ne cessent de croître, le développement agricole des régions sera de plus en plus essentiel pour atteindre l’autonomie alimentaire. C’est ici que les superficies agricoles peuvent croître. C’est ici que les terres ont le plus grand potentiel pour hausser la production alimentaire du Québec. C’est ici que l’eau est abondante pour irriguer les cultures.
Mais encore faut-il une vision à long terme de l’agriculture. Il faut avoir la volonté d’offrir de bonnes conditions entrepreneuriales pour les producteurs et productrices. Pour développer leur entreprise ou la démarrer, les agriculteurs doivent compter sur des programmes de gestion des risques, comme l’assurance récolte et des programmes de soutien du revenu qui sont adaptés, souples et réactifs.
C’est le dynamisme des entreprises qui permettra d’agrandir les terres et de remettre en production celles qui ont été abandonnées dans les dernières années. Il faut conserver nos terres agricoles qui ont été défrichées avec beaucoup d’efforts par nos ancêtres.
Je sens une volonté du gouvernement à développer les régions et je répondrai toujours présent pour travailler avec les politiciens en place afin d’aider les producteurs d’ici à atteindre leur plein potentiel. Merci à tous et toutes!